Nuits D’Été A Brooklyn – Colombe Schneck

Titre : Nuits D’été A Brooklyn

Auteure : Colombe Schneck

Editeur : Le Livre de Poche

Nombre de pages : 231

Date de parution : 3 mars 2021

4ème de couverture : Frederick a quarante et un ans, il est professeur de littérature, spécialiste de Flaubert, noir, marié, père d’une adolescente et vit, au moment des faits, dans une jolie maison en brique à Brooklyn. Frederick trompe sa femme. Sa maîtresse s’appelle Esther, elle est blanche, juive, parisienne, évidemment plus jeune. Elle vient de terminer ses études de journalisme. Elle est en stage pour trois mois à New York. Cet adultère est un événement minuscule, mais la vie personnelle est plus importante que les mouvements du monde, tant qu’on a la capacité d’y échapper. Pourtant ce sont bien les mouvements du monde qui vont rattraper Frederick et Esther. Dans les archives, les traces des émeutes d’août 1991 sont nombreuses, elles mentionnent l’accident de voiture qui a causé la mort d’un petit garçon de sept ans et l’assassinat d’un jeune homme dans une rue de Brooklyn, mais rien sur leur amour et leurs peaux nues. Ce livre est le récit d’une enquête. C’est une histoire de haine et une histoire d’amour.

Critique :

Nuits D’Été A Brooklyn de Colombe Schneck, reçu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche, avait tout pour être un bon roman. Il avait tout pour l’être, mais il m’a fait détourner la tête ; j’en avais l’esprit totalement embrouillé. Ce livre est extrêmement désagréable à la lecture.

Pour faire une courte mise en situation, nous allons assister à une histoire d’amour/d’adultère entre Frederick (un professeur de littérature, noir, marié et père) avec la jeune Esther (blanche, juive, française et bien plus jeune). Cette romance se passera en parallèle à des descriptions d’évènements se passant en même temps et au même endroit : les émeutes de Crown Heights.

De ce roman je n’en ai vu presque uniquement des points négatifs, excepté un seul point que j’ai apprécié.

Nous avons le droit ici à une histoire de communautés noires et juives, de racisme, d’antisémitisme, décrite dans un style sec avec des phrases courtes et incisives. Le racisme et la culture des uns et des autres sont abordés sous différents angles, sans qu’il y ait de clichés, et c’en est une bonne chose car j’avoue avoir eu très peur quand j’ai lu la 4ème de couverture lors de sa réception. Mais je fus vite rassuré.

Nous avons également eu le droit à une histoire d’amour. Enfin…d’ « amour ». Je place ici des guillemets car il s’avère que je n’ai jamais senti ne serait-ce une once d’amour et d’attirance irréversible entre les deux personnages. Je n’ai senti qu’une sorte de prétexte, et de fascination envers les deux. L’une est fascinée par cet américain spécialiste de Flaubert, qui a de l’expérience dans les relations et qui se trouve être marié ; l’autre est fasciné par cette jeunette qui semble éperdue selon lui. Ils éprouvent seulement un attrait de la nouveauté et de l’inconnu. Pour moi, cette histoire d’amour n’aura jamais su s’imbriquer dans les points de vue des émeutes.

Ensuite, le point noir du roman : sa structure. Il s’avère que ce livre est organisé en de très courts chapitres. Jusqu’ici c’est un bon point ; mais totalement déstructurés. Par exemple, dans un chapitre nous sommes le 18 août 1991, puis le 28 août 1991, puis en début juin 1991, puis on arrive en juillet ; on retourne en juin avant de finir en août 1991 et enfin en juillet 2016, etc. J’avoue que j’aurais préféré le roman s’il suivait une trame précise et qu’il y avait de temps à autre des flashbacks : cela rendrait le livre plus compréhensible.

J’ai par contre découvert grâce à ce roman un fait datant de 1991 aux Etats-Unis que je ne connaissais pas : les émeutes de Crown Heights (quartier de Brooklyn) qui commenceront par un juif qui va renverser accidentellement deux enfants noirs, dont l’un mourra sur le coup. S’en suivront des émeutes pendant plusieurs jours. Ce qui par contre dommage, c’est que les faits sont décrits tels qu’ils n’ont suscité aucune émotion en moi ; et il y a pourtant un homme en plein désarroi, deux enfants renversés, et la mort. L’auteure n’a pas su me rendre proche spectateur de la scène, j’avais l’impression d’en être tenu très éloigné.

Ce livre ne m’a pas déçu parce que j’étais perplexe en voyant la 4ème de couverture. C’est un livre assez original tout comme sa structure (mais trop complexe pour la concentration). De ce livre je ne retiendrai que les faits réels, très intéressants. Ainsi, je ne regrette pas cette lecture, elle a été instructive, à défaut de me divertir.

Citations :

« Pourquoi les mères de famille de l’Upper East Side sont elles aussi maigres? C’est un cliché bien sûr mais il est comme chacun il ne peut s’empêcher de se rassurer, de reconnaitre l’autre dans une image fixe et faussement réelle, la mère de famille blonde et mince de l’Upper East Side. »

« Il lui faudra vingt-huit années et elle finira par comprendre qu’il n’y a pas une réponse, ce qu’il aurait rassurée, mais une multitude de fautes et de malchances qui s’opposent, se contredisent, s’additionnent, qui font que la vie avance comme elle peut. »

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