Les Secrets De La Princesse De Cadignan – Honoré de Balzac

Titre : Les Secrets De La Princesse De Cadignan – et autres études de femmes

Auteur : Honoré de Balzac

Note : 20/20

Editeur : Folio

Genre : roman

Sous-genre(s) : portrait // classique // sentimental

Mise en situation : La princesse de Cadignan – nom nouveau de Diane de Maufrigneuse – est une pure croqueuse de diamants, de fortunes et d’hommes qui s’est disposée en exil. Etant mariée mais ayant un album rempli de portraits de ses multiples amants qui dépassent le chiffre de la dizaine, elle se rend compte, avec sa proche, la marquise d’Espard, qu’elle a été aimée, mais qu’elle n’a jamais aimé en retour. Tout un jeu va alors se former avec Daniel d’Arthez, écrivain prometteur, membre du Cénacle.

Critique :

Ce livre est un recueil de multiples études de femmes qu’a fait Honoré de Balzac dans son immense Comédie Humaine, et puisque je compte en lire son intégralité, j’y serai forcément parvenu au bout d’un moment dans l’obtention de toutes les volumes en Pléiade de cet ensemble romanesque. Mais le fait est que je devais absolument lire le texte ayant donné son nom au recueil, Les Secrets De La Princesse De Cadignan, car, outre le fait qu’il me tentait beaucoup, son adaptation cinématographique avec Arielle Dombasle dans le premier rôle sortira en septembre en salles de cinéma, et je voulais connaître son texte d’origine avant d’aller le voir. Sinon, j’aurais attendu que l’ordre l’apporte à ma table directement. Mais bref, le fait est désormais accompli, et j’en suis bien heureux.

Dans cette nouvelle ayant donné son titre au recueil, on suit le personnage de Diane de Maufrigneuse qui se rend compte qu’elle a été l’objet de nombreux désirs, de nombreuses envies, de fantasmes, de sentiments en tout genre…mais elle n’a jamais ressenti le phénomène inverse : aimer en retour, et ne pas que désirer les biens et les attraits physiques. J’ai déjà été totalement conquis par l’idée scénaristique, la prise de pouvoir de la femme qui – avec les pouvoirs de séduction – désire autrement la complétion, la complémentarité et la totalité de la sentimentalité. Elle tombe sur d’Arthez, jeune homme naïf et sensible, écrivain dont la notoriété commence seulement à poindre, sous lequel la princesse de Cadignan va tomber en charme. Avec son amie, la marquise d’Espard, elles vont lancer un jeu pour tester son engagement, sa candeur et sa perception des choses sentimentales. Le jeu est cruel de prime abord, mais nous nous faisons toujours surprendre. C’est beau, même, cette fausse rivalité entre la princesse de Cadignan et son amie : un pur de jeu de séduction, mais très noble, très fin et élégant. J’ai trouvé cela d’une saveur particulière, mais savamment appréciable. C’était très différent de tout ce qu’on a pu voir, et c’est bien là toute la spécificité de la beauté des ouvrages d’autrefois que l’on ne trouve plus. C’est sur une fin absolument optimiste que se clôture cette histoire, de plus, et c’est bien là toute la finesse du jeu balzacien : le fantasme de la liaison folle entre un artiste et une grande dame est enfin accompli. C’est un immense coup de cœur pour ce roman qui aura su m’émouvoir, me faire adorer l’ingéniosité de Diane de Maufrigneuse, et me faire croire en l’amour chez l’auteur – fait rare jusqu’à présent, redoublant donc de symbolisme. J’ai été ravi de découvrir cette œuvre de Balzac dont on entend très peu parler, j’ai bien l’impression. C’est bien dommage.

Le recueil était, sinon, composé d’autres nouvelles toutes faisant partie de La Comédie Humaine, et qui ont eu le droit à des articles qui leur sont consacrées. Des nouvelles sur des femmes, aux caractères marqués par de nombreux faits. Vous pouvez retrouver tous les articles ci-dessous en cliquant sur le nom de ladite nouvelle – noms accompagnés de leur mise en situation.

Etude De Femme :                        La marquise de Listomère est une femme droite dans son mariage avec le marquis de Listomère. Ils vivent simplement : lui reste assez simple d’esprit dans ses actions, et elle est une femme de principes. Mais lorsqu’elle va recevoir une lettre d’amour enflammée d’un certaine Eugène de Rastignac, elle va voir sa vertu s’étioler malgré elle.

Autre Etude De Femme :             Lors d’un raout organisé par Félicité des Touches, les invités mondain vont se réunir autour d’une table conviviale et vont se raconter des pensées, réflexions et histoires qui leur sont arrivées en rapport avec des femmes. Tout cela permettra à la soirée mondaine de prendre le ton de l’amusement et du débat.

La Femme Abandonnée :             La vicomtesse de Beauséant a été lâchement abandonnée par son premier amant, le marquis d’Ajuda-Pinto. Elle se réfugie alors dans un château de Normandie, à Courcelles. Le jeune baron Gaston de Nueil est, lui, parisien mais en convalescence dans la Basse-Normandie. Alors qu’il apprend l’existence de cette vicomtesse, il se sent intrigué. Il va donc l’épier et tomber éperdument amoureux d’elle, malgré le fait que la vicomtesse ne soit ouverte qu’au désespoir, et à aucune forme de relation amoureuse nouvelle.

La Grenadière :                             Dans la petite commune de Saint-Cyr-sur-Loire se trouve une petite maison charmante, louable, au doux nom de La Grenadière. Un jour viendront s’y installer Mme Augusta Willemsens et ses deux fils – l’aîné nommé Louis-Gaston, et le plus jeune appelé Marie-Gaston. Personne ne sait qui ils sont vraiment, ni pourquoi leur monde clos semble si heureux et sans aucun trouble.

Madame Firmiani :                       L’histoire tournera ici autour d’un simple personnage, Madame Firmiani, et de comment elle est perçue par l’entièreté de la population. Ces remarques sont-elles fondées ? ou bien sont-elles faussées ? C’est tout ce dont il est question ici.

Le Message :                                  Deux jeunes gens voyagent en diligence vers Moulins. Un accident interrompt ce voyage. Un des deux jeunes hommes, grièvement blessé et se sachant mourant, confie à son compagnon le soin d’annoncer sa mort à sa maîtresse, la comtesse Juliette de Montpersan. Le messager raconte comment il a rempli sa triste mission.

Ce recueil est marqué par des nouvelles de femmes, toutes très puissantes dans le pouvoir, leurs pouvoirs ou leur(s) symbolique(s). La nouvelle ayant donné son nom au recueil est absolument éclatante de beauté, de finesse. La princesse de Cadignan est ingénieuse, réfléchie, et assumée ; c’est, je trouve, très progressiste pour son époque, et cela valait vraiment le coup d’œil et la découverte.

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