Autre Etude De Femme – Honoré de Balzac

Couverture du recueil dans lequel on peut trouver la nouvelle.

Titre : Autre Etude De Femme

Auteur : Honoré de Balzac

Note : 15/20

Editeur : Folio

Genre : nouvelles

Sous-genre(s) : gothique // classique // sociologique // portraits

Mise en situation : Lors d’un raout organisé par Félicité des Touches, les invités mondains vont se réunir autour d’une table conviviale et vont se raconter des pensées, réflexions et histoires qui leur sont arrivées en rapport avec des femmes. Tout cela permettra à la soirée mondaine de prendre le ton de l’amusement et du débat.

Critique :

Après Etude De Femme qui nous présentait, dans ce recueil, un profil d’une femme vivant pour les regards malgré ses bons principes, nous voici avec une œuvre composite, au nom presque similaire, laissant comprendre la multiplicité de portraits. C’est dans un cadre mondain, social, que se déroule cette histoire composite : à la manière de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre (lui-même inspiré du Décaméron de Boccace), des personnalités sont assises à table et se narrent des histoires qui seront précédées – et suivies – de petits moments de débats parfois enflammés, qui font partie de ce qui servira de cadre pour les quatre petites « nouvelles » de cette histoire. Dans cet environnement entourant, nous avons le droit à un beau festival mondain composé de tous les plus grands noms de La Comédie Humaine : le baron de Nucingen et sa femme Delphine, Eugène de Rastignac, Horace Bianchon, la Princesse de Cadignan, Emile Blondet, Henri de Marsay, Félicité des Touches (qui organise, accessoirement, le raout), et j’en passe. C’est assez amusant de trouver tous ces destins entremêlés au sein d’un même cadre, alors qu’on sait pertinemment que tous ces personnages se croisent et se verront accentués au fils des œuvres de cet univers romanesque. C’était comme une sorte de réunion de tous ces personnages hauts en couleurs. Le premier récit est conté par Henri de Marsay, homme politique au cœur de pierre, qui explique à la tablée pourquoi la déception de sa jeunesse lui a fait perdre foi en l’amour et aux histoires de cœur – cette petite histoire m’avait fait doucement sourire, sans trop me toucher. Le second récit est exprimé par Emile Blondet, journaliste, décrivant ce qu’est « une femme comme il en faut » – et je dois dire que cette longue description physique, comportementale et sociale de la femme parfaite m’a impressionné dans la beauté des mots écrits. Le troisième récit est un récit de la retraite de Russie en 1812, par le général de Montriveau – et ce récit ne m’aura pas le moins atteint du monde, j’en suis resté totalement externe, et j’avais presque hâte qu’il se termine.

Le dernier récit est celui qui m’a le plus marqué, et pour cause, il s’agissait à la base d’un récit propre et indépendant dans La Comédie Humaine, mais qui s’est retrouvé greffé au raout de cette histoire composite. Il s’agit du récit de « La Grande Bretèche ». Horace Bianchon, narrateur récurrent dans cet univers romanesque, nous raconte une histoire absolument tragique : une histoire de promesses, où la comtesse de Merret ayant eu un amant espagnol se retrouve dans la plus profonde tristesse lorsque son mari se retrouve à emmurer ledit amant à cause d’elle et de ses mensonges parjures. Il s’agit d’un récit absolument tragique, triste et horrible : lorsque l’on lit le destin de ces jeunes amants, un frisson ne peut que surgir, tout comme les femmes de la tablée d’Horace Bianchon une fois la fin de son histoire partagée : « Néanmoins quelques-unes d’entre elles avaient eu quasi froid en entendant le dernier mot. » Une petite larme d’horreur m’a même été arrachée, au beau soir de ma lecture de ces lignes.

Cette petite nouvelle est une histoire composite, car, avec un cadre entourant les petites historiettes/anecdotes/portraits donné.e.s, un fil directeur se dessine : les femmes, leurs mœurs, leurs pensées, et leur malheur. Il y en a certains de beauté descriptive, et d’autres qui m’ont soutiré une larme d’horreur (mention spéciale pour La Grande Bretèche, abomination qui tord le cœur).

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