Lettres Et Mémoires – Maria Callas

Titre : Lettres Et Mémoires

Auteure : Maria Callas

Note : 18/20

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 599

Date de parution : 4 novembre 2019

4e de couverture : « Un jour, j’écrirai mon autobiographie, je voudrais l’écrire moi-même afin de mettre les choses au clair. Il y a eu tellement de mensonges dits sur moi…» Grâce à cet ouvrage exceptionnel, qui réunit plus de 350 lettres inédites couvrant trois décennies (1946-1977) et ses mémoires inachevés, le vœu de Maria Callas devient enfin réalité. De son enfance modeste à New York aux années de guerre à Athènes, de ses discrets débuts à l’opéra aux sommets d’une carrière planétaire entachée par les scandales et les épreuves personnelles, de l’amour idéalisé pour son mari à sa passion enflammée pour Onassis, ce récit unique nous fait découvrir pour la première fois l’histoire vraie derrière la légende. Se dévoile tantôt Maria, la femme vulnérable, déchirée entre sa vie sur scène et sa vie privée, tantôt Callas, l’artiste victime de son exigence et en perpétuelle bataille avec sa voix, et qui, malgré la solitude parisienne des dernières années, continuera de travailler sans relâche jusqu’à son dernier souffle, à l’âge de 53 ans. L’autoportrait bouleversant et fascinant de la plus grande voix du XXe siècle.

Critique :

Qui n’a jamais entendu parler de Maria Callas ? J’espère que toi, lecteur, tu la connais. Même de nom, je l’accepterai. Elle est la plus grande voix du XXe siècle, et est même décrite comme la plus grande et la plus majestueuse soprano que le monde ait jamais connu. Lorsque je suis tombé sur cette énorme brique pesant près d’un kilo, j’ai tout de suite été intrigué ; mais j’ai attendu d’être piqué par la voix et la suprématie de Callas afin de me le procurer – étant jeune fanatique de musique classique. J’ai passé de nombreux mois en la compagnie de cet ensemble et maintenant terminé, je peux enfin vous en parler.

Ce livre est ni plus ni moins que ses mémoires – interrompues et inachevées – ainsi que ses lettres envoyées à nombre de correspondants.

Ce livre n’a, techniquement, rien d’intéressant sur une bonne partie de celui-ci. Les deux tiers du livres sont des lettres accompagnées de rares photographies et de programmations. Le tout est organisé chronologiquement sur près d’une trentaine d’années. Année par année, nous suivons ses échanges épistolaires avec d’autres personnes plus ou moins connues dans le milieu de la musique classique ou plus ou moins connues dans le monde politique. Des lettres sont aussi adressées à des amis à la diva. Les lettres, rangées par ordre chronologique, sont accompagnées de programmations de la soprano ; nous avons le droit à une documentation exemplaire de toutes ses dates, toutes ses représentations, là où chansons furent exécutées, à tels endroits, avec telles autres personnalités, et ce, avec les dates précises sur plus de 30 ans !

Ce que je vous décris n’a techniquement rien d’intéressant : cela ne changera pas votre vie et vous ne voyagerez pas nécessairement hors de votre chez-vous. Mais personnellement, j’ai trouvé ces deux tiers de livre tant et tant intéressants afin d’analyser sa façon de parler, d’écrire, de réflexionner, d’interagir avec autrui. Sa façon de s’organiser dans sa vie professionnelle et personnelle m’a également beaucoup intéressé. Tout ceci était foncièrement intéressant pour apprendre la vie de cette femme, mais point tant par un côté historique et biographique, que pour apprendre à côtoyer la grâce qu’elle présentait oralement et physiquement.

Ensuite, au début et à la fin de cet épais livre, nous avons le droit à deux morceaux autobiographiques qui relèvent des mémoires. Le premier morceau, au début du livre, est un énorme entretien qu’elle a dicté à une amie journaliste ; Callas lui a donc exprimé toute sa vie depuis le début de celle-ci jusqu’au moment où elle fait « l’interview », ainsi c’est un passage autobiographique très important et complet. Et puis, après toutes les lettres, se trouve un nouveau morceau de mémoire qui fut écrit bien après le premier, évidemment, près de quarante années se sont écoulées. Dans celui-ci, Maria Callas ne nous racontera pas sa vie de A à Z – comme elle l’a fait au début du livre -, mais elle se confiera sur des sujets plus ou moins importants de sa vie et ses approches concernant l’art. Il y aura une grande section sur la musique classique et ses approches concernant de grand opéras (tels que Turandot ou encore Aïda), une autre section sur sa relation avec Aristote Onassis, et j’en passe… Ces passages étaient très intéressants pour connaître un peu mieux – ou même beaucoup mieux – la vie de cette artiste incroyable.

Également à la toute fin du livre se tient un très long article paru dans quelques numéros d’un magazine italien. L’article étant si long et si fringuant, il fut coupé en plusieurs parties et diffusé ainsi, fracturé. C’est un immense article que la Callas aimait beaucoup – car en parlait énormément dans ses lettres et dans sa vie – et qui est, je dois bien l’avouer, très complet. Au sein de celui-ci, de nombreux sujets sont abordés concernant notamment la vie de Callas, mais également – et c’est le plus important – sa voix et sa place dans le monde musical, le monde classique et le monde lyrique ! Cet article nous exprime très objectivement les raisons pour lesquelles Maria Callas est considérée comme la plus grande soprano de tous les temps, et pour elle le restera encore longtemps. Je dois bien dire que j’ai appris ENORMEMENT de choses grâce à cet article. Du vocabulaire, des situations, de l’implicite ; j’ai trouvé tout cela à l’intérieur de ces pages et rien n’aurait pu me faire plus plaisir que d’apprendre tout ce que j’ai appris grâce à cet article qui est – en quelque sorte – les pages dorées de cet ensemble.

Enfin bref, arrêtez-moi, que l’on me somme d’arrêter de parler de cette œuvre ! Je sens que j’ai lu une œuvre magistrale. Il est très difficile pour moi d’en dire autre chose que « j’ai aimé » car il est vrai que c’est le cas. Mais le tout fut bien plus que cela. Moi qui adore Maria Callas, j’ai été heureux de la côtoyer en cet ensemble de lettres, mémoires et photographies. C’est surement la documentation la plus exemplaire que nous ayons de cette femme. Spectaculaire.

Citations :

« Malheureusement à force de laisser parler les autres, je me retrouve au centre d’innombrables commérages qui ont fait le tour du monde. Et c’est justement pour corriger tant d’inexactitudes que je me décide aujourd’hui, bien qu’avec réticence, à clarifier les points les plus importants de ma vie privée et ma carrière d’artiste. »

« Là où cesse la parole commence la musique, a dit le fantastique Hoffmann. Et véritablement la Musique est une chose trop grande pour pouvoir en parler. Mais on peut toujours la servir, cependant, et toujours la respecter avec humilité. Chanter, pour moi, n’est pas un acte d’orgueil, mais seulement une tentative d’élévation vers ces Cieux où tout est harmonie. »

3 commentaires sur « Lettres Et Mémoires – Maria Callas »

  1. Tu as passé un excellent moment, il semblerait.
    J’aime beaucoup lire les autobiographies, elles nous permettent d’aborder l’Œuvre d’un artiste différemment. Elles éclairent, nous aident à comprendre.
    Maria Callas, je ne l’ai pas beaucoup écouté. Évidemment, je la connais de nom et de visage.

    Aimé par 1 personne

    1. En effet, cette lecture me fut excellente. Un sucre, de grandeur peut-être.
      Je suis on ne peut plus d’accord avec toi. Les biographies nous permettent d’aborder l’Œuvre d’un.e artiste d’un point de vue qui n’est pas frontal. C’est plus subtil, plus profond encore que les œuvres de l’artiste en question. Plus réel.

      J’aime

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer