L’Oiseau bleu – Maurice Maeterlinck

Titre : L’Oiseau Bleu

Auteur : Maurice Maeterlinck

Note : 16/20

Editeur : Espace Nord

Genre : théâtre

Sous-genre(s) : conte // épopée // onirique // classique

Mise en situation : Un frère, Tytyl, et une sœur, Mytyl, sont des enfants de bûcherons issus d’une classe sociale très pauvre. Ils habitent une petite cahutte, une petite cabane juste en face d’une immense maison, celle d’une famille riche. Le soir de Noël, les enfants regardent les enfants riches de la maison d’en face, et maudissent leur vie. Apparait alors la fée Bérylune qui vient supplier l’aide des enfants pour sauver sa fille : elle est très malade et souhaite trouver le bonheur en plus de la santé, et pour cela il faut trouver l’Oiseau bleu. Les frères et sœurs vont alors se mettre en quête de le trouver, accompagnés d’une chatte, d’un chien, d’un bout de pain parlant ainsi que de la Lumière.

Critique :

Maurice Maeterlinck, grand symboliste de la première moitié du XXe siècle, avait déjà écrit des pièces de théâtre absolument outrageantes de beauté, de symboles et d’images. De silences aussi… Pelléas Et Mélisande avait été un coup au cœur, un véritable choc, et j’avais absolument voulu prolonger l’expérience en lisant sa Petite Trilogie De La Mort qui m’avait tout autant apporté une noirceur que j’aimais au plus profond de moi, quelque chose qui brouille tout le reste, quelque chose qui asphyxie avec douceur. Pour mieux prolonger mon adoration, il est évident que j’allais me lancer sur non pas la plus connue, mais celle qui est dite comme « chef d’œuvre » de l’auteur. L’Oiseau Bleu, cette épopée, ce – presque – roman picaresque, tout cela dans les pays rêvés, les landes merveilleuses. Il s’agit d’une pièce de théâtre ayant donné lieu à de très nombreuses inspirations futures : notamment Valère Novarina pour la reprise de la multiplicité des personnages ayant des vertus symboliques, qui sont des allégories en chair (ici, on retrouve autant des personnages simples comme les deux enfants principaux ou bien leurs grands-parents, que des personnages merveilleux comme la fée Bérylune, le Feu, le Pain, le Chien qui parlent, mais aussi des personnages figurant des idées tels que l’Amour Maternel, les Heures, les différents Bonheurs, la Nuit et la Mort). Mais également Paul Claudel pour le symbolisme ambiant et l’ambiance picaresque du voyage.

À travers ce long voyage de longue haleine, que l’on rappelle comme deux enfants pauvres partant à la recherche d’un pauvre petit oiseau bleu, solution pour un rétablissement, nous assisterons à une profonde épopée initiatique, un voyage intérieur surtout, malgré un manichéisme indéniable, où les figures sombres s’allient pour vaincre, et les figures de lumières viennent en aide. J’ai trouvé en ce récit quelques répétitions qui ne m’auront pas tant plu, car au bout d’une ou deux fois le schéma répété, on se surprend à quelque peu moins l’apprécier. Le cadre est magnifique, simple et plein d’humanité, et les différents actes sont plein de belles figures qui sauvent la mise, mais autrement je pense que l’histoire se serait vu être inlassablement les mêmes schémas narratifs – aussi significatives du genre du conte merveilleux vers lequel la pièce par elle-même. À chaque étape du voyage, nous verrons l’Oiseau Bleu partir loin de nous, comme s’enfuyant, mourant, grand désespoir ! mais finalement, ne reste-t-il pas près de nous tout le long du voyage ? Qu’est donc réellement cet oiseau de mystère ? Ne nous livre-t-il pas la solution du bonheur véritable ?

Cette pièce est un petit bijou d’imagination, c’est certain. Grandes lignes directrices tracées pour la postérité, nous rentrons dans l’ambiance morbido-merveilleuse d’un pays inconnu où la Nuit parle tout autant que le Bonheur et la Lumière. Un petit oiseau qui ne cesse de disparaître est la solution aux maux d’une jeune fille, mais également ceux du genre humain. Où est donc notre bonheur ?

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