Les Rêveries Du Promeneur Solitaire – Jean-Jacques Rousseau

Titre : Les Rêveries Du Promeneur Solitaire

Auteur : Jean-Jacques Rousseau

Note : 19/20

Editeur : Folio

Genre : autobiographie

Sous-genre(s) : classique // pensées // philosophie

Mise en situation : A la fin de sa vie, Jean-Jacques Rousseau s’exile au château d’Ermenonville – alors résidence de René-Louis de Girardin – après la parution de ses Dialogues. Il écrira cet ensemble de textes autoréflexifs dans lesquels il parlera de sa vie, de sa famille, ses amours, ses enfants, son rapports aux humains, aux hommes, aux enfants, ou encore à la Nature.

Critique :

Rousseau a écrit beaucoup de textes étant tirés de sa vie, ou d’expériences narrées de sa vie, sans que l’on puisse vraiment s’y retrouver avec finesse et autorité. Un de ses ouvrages notables est l’ensemble de ses Confessions, et celui-ci est précisément autobiographique et autocentré sur le personnage de Rousseau, l’ensemble de sa vie ; ce sont comme des mémoires. Ce texte du Promeneur est fondamentalement différent car il s’agit d’un ensemble de réflexions philosophiques qui mèneront le lecteur de celles-ci vers un mode de pensée réflexif intelligible et poussé dans le sens de la pensée de l’auteur : en clair, il s’agit d’un texte qui note les plus grandes lignes de la pensée de l’auteur, et celui-ci essaye de nous faire agréer à sa philosophie. C’est parmi ces pensées et ces réflexions qu’il incorporera des éléments venant de sa vie passée, il va notamment revenir sur des évènements marquants comme le jour de son accident de chute où on l’a dit comme mort, ou encore les différentes parades de gens qui caillassent sa maison, etc. Tous ces éléments – et nombre d’autres – l’ont poussé dans ses retranchements et ont fait de sa philosophie ce qu’elle est aujourd’hui : une sorte de transcendantalisme autarcique et total. Selon lui, chaque être humain est bon de par sa nature, mais il se perverti avec son intégration au sein d’une (ou de plusieurs) société contenant des lobbys et opinions politiques/idéologiques, la preuve est une de ses promenades où il se décrit comme grand ami des enfants qui, eux, n’ont pas encore intégré ces sociétés et pensées, ou encore ami des hommes solitaires. J’ai apprécié découvrir son amour pour les enfants, car la personnalité de Rousseau a toujours fait parler à ce propos – comme quoi il a écrit des essais sur l’éducation des poupons alors qu’il a abandonné les siens – ; il parait qu’il a été décrié à son époque également pour ces motifs, j’ai trouvé admirable le fait d’en parler dans ce texte se plaçant au coucher de sa vie. Evidemment, nombre de ces promenades m’ont plu et j’ai adoré découvrir les fondements de cette philosophie à laquelle je m’identifiais déjà beaucoup. Maintenant je peux ouvertement dire que je me suis reconnu dans ces rêveries, et je ciblerais mieux les apports de cette façon de penser. Il faut prôner l’indifférence, oublier la méchanceté ineffable des Hommes sociétaux, considérer l’amitié comme un don de soi et donc un acte d’altruisme, se considérer soi-même avant de considérer les autres, et faire une immense différence entre l’amour-propre et l’amour de soi. Ce texte est assez autocentré, évidemment, et je puis comprendre les gens qui trouve de ce livre un accès trop simpliste pour que l’auteur parle inutilement de lui-même, mais je pense qu’il faut ouvrir sa lecture a un champ supérieur, ne pas voir ces promenades rêveuses comme des divagations d’un vieil homme en dépit du monde, mais comme des réflexions fondant un véritable mouvement de pensée qui pourrait permettre à un nouveau monde et une nouvelle conception de l’existant, des autres humains qui nous entourent, mais aussi une nouvelle conception de nous-même. Finalement, le promeneur ne fait que se promener au sein de lui-même pour mieux se comprendre : ses rêveries ne sont que des réflexions sur sa propre compréhension, c’est comme une méditation du soi.

A travers des divagations lors de promenades psychologiques, les rêveries de l’auteur nous emmènent dans son vécu pour illustrer un nouveau mouvement de pensée transcendentaliste total et autosuffisant : les hommes ne se valent et tuent. Les mots de Rousseau résonnent désormais en moi comme un message de sagesse que je réutiliserait et que je ne cesserai de mieux comprendre au fil de mes âges.

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