Tomié – Junji Ito

Titre : Tomié

Auteur : Junji Ito

Note : 17/20

Editeur : Mangestu

Genre : manga

Sous-genre(s) : seinen // horreur // psychologique

Mise en situation : Dans de multiples petites histoires, nous allons suivre des personnages qui n’ont pas forcément de liens entre eux sans compter cette mystérieuse Tomié, qui rentre dans leur vie, et qui les pousse jusqu’au bout du rêve, pour faire de leur vie un cauchemar, par eux-mêmes, seuls, et propres.

Critique :

L’appréhension était mienne quant à ce gros volume (de plus de 700 pages), avant de le lire, pour être honnête. Il s’agit du premier manga de Junji Ito, le dieu vivant de l’horreur visuel dans le monde du manga. Connu sur la planète entière comme tel, il est une référence absolue. Et comme je n’avais jamais rien lu de lui, je m’étais dit que ce serait mieux de commencer avec son œuvre de référence. Et je dois dire que j’ai bien fait de ne pas m’enchaîner à une grosse histoire, mais plutôt de voir différentes petites composantes, parce que c’est ce qu’est Tomié : un ensemble de près d’une vingtaine de courtes « nouvelles » en manga. Elles ont toutes en lien un personnage étrange ayant donné nom au recueil. Il y a quelques petites composantes du recueil qui sont des suites ou encore des liens entre d’autres histoires, même si beaucoup peuvent se lire indépendamment, le tout reste évidemment cohérent. Dans la première histoire, il y a la Tomié originelle, qui instaurera le degré pour les histoires qui suivent : une mort impossible, des putréfactions morbides, des proliférations nombreuses et l’avènement de la mise à mal psychologique. Il ne faut clairement pas lire ce recueil si vous êtes trop pur d’esprit, ou sensible, parce que certaines histoires sont tout bonnement abominables, avec une psychologie si retorse à maîtriser, et une noirceur impossible à cacher, le tout accompagné de planches délicieusement affreuses. Très difficile tâche qui m’est mienne de pouvoir vous parler sainement de quelque chose qui se place aux antipodes. Comment pourrais-je décrire Tomié, de surcroît ! Tomié, Tomié… C’est un être dont on ne connait l’apparition, ou sa mise au monde, et c’est une fille on ne peut plus ordinaire, sauf que tout le monde la connait, tout le monde l’admire et tout le monde la veut. Une fois que Tomié rentre dans votre quotidien, il n’y a que la mort qui puisse convenir pour vous contenir. Votre propre mort, ou bien la mort de Tomié, d’ailleurs. Mais elle ne mourra jamais. A chaque décès, elle ne fait que revenir encore, et encore, et encore, afin de mieux vous hanter, afin de mieux vous posséder pour vous détruire. Tomié, c’est l’amour. Tomié, c’est le démon. Vous n’aurez plus d’esprit quand vous la croiserez, car elle le deviendra pour vous, vous faisant obéir à ses moindre ordres, détruisant votre vie et celle de vos proches par toutes les occasions. Mon conseil serait de ne pas croiser son chemin, mais peut-être l’avez-vous déjà rencontrée, et alors vous ne vous en rendez plus compte, car elle est votre seule amie, amante, obsession ; et alors vous aurez plongé dans la gueule du loup.

Un volume absolument brillant, où toutes les histoires se recoupent, mais où elles sont toutes dispensables car elles viennent toutes à la même conclusion. Tomié n’est rien, ce n’est qu’une fillette, mais une fois rencontrée elle deviendra votre monde jusqu’à la mort. La vôtre, ou la sienne. Sauf qu’elle ne meurt jamais, et reviendra toujours pour vous détruire. Affreux, mais délicieux !

Quelques planches non-spoilantes :

Un avis sur « Tomié – Junji Ito »

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer