Madame Dodin – Marguerite Duras

Titre : Madame Dodin

Auteure : Marguerite Duras

Note : 13/20

Editeur : Folio

Nombre de pages : 78

Date de parution originelle : 1954

Date de parution actuelle : 4 mars 2021

4e de couverture : Depuis sa loge ou avec son unique ami, Gaston, le balayeur du quartier, Madame Dodin, la concierge du numéro 5 de la rue Sainte-Eulalie, ne cesse de maugréer et de manifester son mécontentement aux locataires : « Pourquoi faut-il qu’il y en ait qu’une seule qui vide les chiures de cinquante autres ? »

Critique :

Après un long moment de lectures scolaires, je me suis vu la joie de retrouver un texte Durassien avec l’esprit totalement libre. J’avais beaucoup aimé Le Ravissement De Lol V. Stein et pareillement concernant L’Amour, mais celles-ci étaient lues dans un cadre scolaire – tant bien optionnel et instauré de mon plein gré. Ces deux romans à l’esthétique parfaitement durassienne m’a rappelé pourquoi j’aimais cette auteure. Mais ensuite, je me suis attaqué à ce livre dont je vais vous parler aujourd’hui : Madame Dodin. Ce texte est une nouvelle, issue du recueil nommé Des Journées Entières Dans Les Arbres de la même auteure.

Nous allons suivre, dans cette nouvelle, le quotidien absorbant, répétitif et, d’une certaine façon, déprimant de Madame Dodin, concierge d’immeuble du 5 de la rue Sainte-Eulalie. Ses sentiments et sa haine en tant que concierge primeront au sein du texte.

De cette nouvelle, je n’en ai pas pensé grand-chose, alors cet article sera court, contrairement à quand je parle habituellement de Duras. Je n’apprécie pas spécialement les nouvelles en règle générale, et celles de Marguerite Duras s’ancrent généralement dans cette même optique – sauf rares exceptions -, alors je ne m’attendais pas à une révélation concernant ce texte. Et j’ai bien eu raison de ma vision. J’ai trouvé ce texte très ordinaire : les livres de Duras s’ancrent souvent dans cette optique du réel, mais en le manipulant et l’expérimentant à sa sauce, mais ici je parle bien d’une réalité très concrète qui m’était presque étrangère venant de Duras et que je n’ai pas bien apprécié ! Ce texte était si différent de ce que je lis d’elle… Nous suivons madame Dodin, une ‘madame-tout-le-monde’ qui se pense l’inverse, qui râle sans cesse et s’en félicite même, et les locataires de son immeuble sont épuisés de cette femme car non seulement ils subissent ses récriminations au sujet de leurs ordures, mais elle continuera à franchir les frontières jusqu’à leur voler leurs paquets livrés par le facteur et, plus vicieux encore, à leur en revendre le contenu ! Je n’ai pas bien compris l’instance du texte, un plaidoyer pour les concierges/gardien.ne.s d’immeuble. Cette Madame Dodin m’a paru insupportable à un tel point qu’elle en devenait amusante. Les mots sont sales, pas aussi purs que dans les autres textes de Duras, cela m’a surpris, avec de longs paragraphes, des phrases ordinaires, etc. Ce texte, si je ne savais pas qu’il était de Duras, je n’aurais pas pu le deviner venant d’elle. Il est dommage que je n’y ai trouvé ce que je cherche habituellement dans ses textes.

Ce texte n’était pas fondamentalement mauvais, bien loin de là, mais j’ai complètement perdu de vue les différentes composantes des textes Durassiens que j’espérais retrouver ici. Ce ne fut pas le cas, et j’ai trouvé à la place un texte presque ordinaire avec un personnage principal qui m’a paru insupportable. La note est basse parce que ce texte est moins « Durassien » que ce que je pensais.

Citations :

«            – Je me demande ce qu’on peut bien faire d’un lange d’enfant quand on n’a pas d’enfant…
              – Je me le demande aussi, dit Mme Dodin, mais si on essayait de tout comprendre, on aurait pas assez de sa vie. »

«            – Ça pisse, donc ça boit, dit Mme Dodin.
              – Ça me rappelle, dit Gaston, quelque chose. Un philosophe a dit la même chose : « Je pense donc je suis. » »

« C’est en général celui qui vide le dernier sa poubelle qui essuie la colère de Mme Dodin. Jusqu’au dernier elle se contient encore mais au dernier, régulièrement, elle explose. C’est là une des servitudes particulières à notre immeuble du 5 de la rue Sainte-Eulalie. On s’y fait engueuler parce qu’on a une poubelle à vider. Autrement dit parce que l’on mange, donc parce que l’on vit encore, donc que l’on n’est pas encore mort. »

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