Une Tempête – Aimé Césaire

Titre : Une Tempête

Auteur : Aimé Césaire

Note : 12/20

Editeur : Points

Nombre de pages : 92

Date de parution : 19 mars 1997

4e de couverture : Un navire sombre dans les eaux furieuses d’une tempête infernale. Depuis l’île où il a été exilé à la suite d’un funeste complot, le duc et magicien Prospero contemple le naufrage… et voit débarquer ses ennemis d’autrefois. La vengeance est proche ! Mais son esclave Caliban se révolte, et rien ne sera plus comme avant…

Critique :

J’ai de bien nombreuses fois entendu parler d’Aimé Césaire, un grand homme dans l’environnement et l’histoire contre le racisme et dans la lutte contre le colonialisme. C’était une personnalité forte, et il a notamment été à l’origine du mouvement de la ‘négritude’ avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas. Après La Violence Et La Dérision d’Albert Cossery ainsi qu’Un Homme Ça Ne Pleure Pas de Faïza Guène, pour mes cours de littératures francophones, nous avons étudié Une Tempête d’Aimé Césaire, et il s’agit de ma première approche de ce grand nom que j’aurais fini par aborder un jour ou l’autre.

Cette pièce tient un scénario assez simple : un homme, Prospéro, a été banni sur une île dont il a fini par réduire les habitants à la servitude. Un jour, ses bannisseurs s’aventureront près de l’île et Prospéro ordonnera à Ariel – son esclave qui s’avère être une sorte d’esprit – de provoquer une tempête pour qu’ils s’échouent sur l’île. Une fois l’action faite, Prospéro jubile, il va pouvoir enfin se venger.

Cette pièce s’avère être une réécriture activiste de la pièce presque homonyme de William Shakespeare : La Tempête. Celle-ci manquait à ma possession et je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de la lire avant cette réécriture pour mes cours. Il me fut donc assez compliqué de comprendre quel personnage tenait tel ou tel rôle. Généralement, au début des pièces de théâtre, nous avons le droit à une présentation des rôles de cette pièce, ou du moins une sommaire de ceux-ci, mais dans cette pièce la liste est absente : les personnages sont les mêmes que chez Shakespeare, ainsi Césaire ne les précise pas. En revanche, il nous propose uniquement une caractérisation des personnages d’Ariel et Caliban, les esclaves de Prospéro, ainsi que l’arrivée nouvelle d’un esprit nommé Eshu. Ainsi, outre ces informations, j’ai eu du mal à connaître les rôles de tous les personnages, secondaires ou même primaires.

Il est évident que cette pièce faisant partie du mouvement de la négritude, elle allait être activiste et militante. Ici, elle l’est par ses personnages de Caliban et Ariel semblant être des retranscriptions comportementales de deux activistes contre le colonialisme : Malcolm X et Martin Luther King. Leur symbolique est primordiale dans cette pièce car montre une certaine rébellion face l’opposant et le colonisateur/esclavagiste.

Cette pièce passe d’une histoire fantastique et magique à un récit puissant à visée didactique contre l’asservissement enduré par les populations pendant des dizaines (ou bien centaines, pour d’autres) d’années. Un tel livre fait obligatoirement réfléchir sur les conditions inter-peuples – entendant le colonialisme et l’esclavagisme – et fait remettre en question un certain passé que beaucoup non pas connu (parce que trop jeunes), mais que d’autres ont côtoyé pendant très longtemps. Aussi, ce récit est lisible concernant plusieurs peuples ! La colonisation en Amérique, aux pays Africains, ou bien même dans tous les exemples d’asservissement d’un peuple par un autre.

Il y a malgré tout quelques changements par rapport à la pièce de Shakespeare qu’il me semble important de notifier, car même si je ne l’ai pas lue, j’en ai étudié les différences – qui sont significatives des mouvements et ambitions derrière cette pièce de Césaire. Déjà, les traitements des personnages sont différents d’une pièce à l’autre : Shakespeare ayant choisi de faire de ses personnages de simples mots suivant leur existence selon le flot, Césaire les a transformés en des anarchistes maîtres de leur propre destin, ou du moins, qui cherchent à s’emparer de leurs propres libertés. Aussi, la fin est différente et sonne comme un glas de cohabitation entre les peuples, pour le meilleur et aussi pour le pire.

Je n’ai pas réellement apprécié cette pièce, même si j’en trouve ses messages très sensibles et importants. Majeurs, même. Je ne me sens pas très proche de ce genre de sujets au sein de la littérature mais j’ai été content de lire une œuvre fondamentale de ce mouvement d’idées. J’ai eu beaucoup de mal à me retrouver avec les personnages et le vocabulaire, parfois, qui m’a semblé confus.

Citations :

« Puisque tu manies si bien l’invective, tu pourrais au moins me bénir de t’avoir appris à parler. »

« STEPHANO : Je n’ai pas réussi à lui tirer un mot, mais j’ai un moyen de lui délier la langue.
(Il tire une bouteille de sa poche.)
TRINCULO (l’arrêtant) : Dis donc, tu ne vas quand même pas gaspiller cette ambroisie dans la gorge du premier sauvage venu !
STEPHANO : Égoïste… Va ! Laisse-moi accomplir ma mission civilisatrice. (Offrant à boire à Caliban.) Remarque, un peu dégrossi, il sera de meilleur rapport et pour toi et pour moi. D’accord ? On l’exploite en commun ? Marché conclu ? »

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de la soif… Et réciproquement ! »

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