Oh Les Beaux Jours – Samuel Beckett

Titre : Oh Les Beaux Jours

Auteur : Samuel Beckett

Editeur français : Les Editions De Minuit

Nombre de pages : 83

Date de parution : 3 mai 2019

4ème de couverture : Deux journées sous le soleil, au cours desquelles, enfouie dans la terre jusqu’au torse puis jusqu’au cou, Winnie dure. Avalée par le sol, elle se dit légère. Appuyant de temps à autre son discours sur les restes de son Willie qui achève de remuer et peut-être de vivre, elle bavarde à petits coups, prie, raconte, chantonne et se souvient, recense ses derniers maux et ses derniers biens avec la souriante sérénité de celle qu’une grâce singulière a visitée : ce qui nous paraît enfer lui est tout-venant, un mot de Willie est une joie, un jour sans mourir est un beau jour. Mesurée, indulgente, elle règne sur son malheur.

Critique :

Quelle tâche je m’inflige pour vous parler de cette œuvre ! La seconde de Beckett que j’ai lu – après En Attendant Godot – et quelle grande perplexité elle fut pour moi !

Pour commencer, cette pièce est l’histoire d’une femme, Winnie, qui est enterrée jusqu’à la poitrine dans le sable. Derrière elle et son monticule se trouve Willie, son mari. Elle a un cabas à ses côtés avec des objets de la vie quotidienne – plus ou moins puisqu’il contient aussi bien un miroir de poche qu’un révolver. C’est tout ce dont parle cette courte pièce.

Il va m’être compliqué d’en parler puisqu’il ne se passe…rien. Mais je dis bien R.I.E.N. L’ensemble du texte est un énorme monologue de Winnie – entrecoupé de courts sons sortant du corps de son mari. Durant ce monologue, elle divague complètement sur toute la vie, mais également sur rien. Nous pourrions dire qu’elle est la définition même de « parler de tout et de rien ». Enfin…ici, elle parle, malheureusement, plus de rien que de quelque chose. Je vous donne un exemple des plus descriptifs dans la première citation en dessous de l’article.

Une autre chose qui a complètement biaisé ma lecture, les didascalies. On m’a souvent dit que je devais me méfier de Samuel Beckett pour ses didascalies. Je ne les avais pas trouvé tant omniprésentes dans En Attendant Godot, même si elles étaient présentes. Ici je comprends mieux cette mise en garde. Il y a tout autant de paroles que de didascalies. Winnie ne cesse de sortir, vérifier les affaires qu’elle traine dans son cabas, les range, se retourne, s’étire, les ressort, se regarde dans le miroir, regarde le soleil, regarde son mari, range son miroir, sort le révolver, l’astique, le range, etc. Cela n’en finit plus ! Ce sont des didascalies montrant qu’elle est occupée, mais en bourrant de didascalies, nous nous rendons vite compte que même ses occupations sont stupides et inutiles.

Et pour terminer, l’histoire m’a complètement échappé. Nous ne savons point dans quelle époque nous nous situons, quelles sont les situations de Winnie et Willie. Nous sortons de cette pièce n’en sachant pas plus que lors de son démarrage. Personnellement, j’ai aimé penser cette pièce comme une démonstration de l’absurdité la plus totale en imaginant les personnages comme des extraterrestres venus prendre un bain de soleil après l’Apocalypse. Etrange comme scénario, certes, mais aucun détail de la pièce n’est venu démentir ma théorie !

En bref, cette pièce est un mystère. Elle serait bien plus digeste si on en voyait une représentation théâtrale directement, plutôt que de la lire et d’imaginer toutes les didascalies prendre place au milieu de paroles décousues.

Citations :

« WINNIE – […] Avoir été toujours celle que je suis – et être si différente de celle que j’étais. (Un temps.) Je suis l’une, je dis l’une, puis l’autre. (Un temps.) Il y a si peu qu’on puisse dire. (Un temps.) On dit tout. (Un temps.) Tout ce qu’on peut. (Un temps.) Et pas un mot de vrai nul part. »

« Un temps long.
WILLIE – Dors.
WINNIE – (Revenant de face, joyeuse) Oh il va me parler aujourd’hui, oh le beau jour encore que ça va être ! »

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