Les Aérostats – Amélie Nothomb

Titre : Les Aérostats

Auteure : Amélie Nothomb

Editeur : Albin Michel

Nombre de pages : 175

Date de parution : 19/08/2020

4ème de couverture : « La jeunesse est un talent, il faut des années pour l’acquérir. »

Critique :

Je vais commencer par faire un bref pitch pour ceux qui souhaite avoir une petite idée de l’histoire ; ceux qui veulent garder la surprise, rendez-vous en paragraphe suivant ! Dans ce roman, nous allons suivre le personnage d’Ange, décrite comme étant aussi belle qu’un ange. Elle est en collocation avec une jeune femme à peine plus vieille qu’elle, mais pourtant aussi froide qu’il lui est permis d’être. Etudiante en philologie, elle va chercher à faire un petit boulot, elle va se retrouver à donner des cours de français à un jeune homme, Pie, dyslexique, et sous la coupe d’une situation familiale complexe.

Comment dire que j’attendais ce roman avec une impatience innommable. Je l’attendais tellement que j’en avais un peu peur malgré tout. Après la bombe qu’a été Soif, en 2019, je ne savais pas comment il serait possible d’enchaîner après ça. Chose faite, Les Aérostats est aux antipodes de son prédécesseur.

Nous avons là un vingt-neuvième roman, et pourtant Amélie continue de nous surprendre avec ses sujets rocambolesques, ses ambiances diverses et variées, et ses fins indescriptibles.

Ce roman est une sorte de balade dans les rues de Bruxelles : on boit une bonne bière, on va au Musée de l’Armée, la Foire, etc. Un roman qui nous offre une très belle vue de la ville de l’auteure. Cela fait du bien de se rapprocher d’elle comme ça. De plus, le personnage d’Ange est très librement inspiré d’Amélie elle-même !

Elle va donner des cours de français à un jeune dyslexique, une particularité qui n’a jamais vraiment été abordée dans un roman de l’auteure belge. Ça fit du bien d’avoir du renouveau, un souffle d’air frais. Un long souffle LITTERAIRE, car oui elle donne des cours de français, et là atterrit toute la beauté du roman. A travers de nombreux dialogues incisifs et donnant lieu à de nombreuses réflexions profondes, nous avons le droit à de très nombreuses références littéraires classiques. L’Illiade et L’Odyssée d’Homère, La Métamorphose de Kafka, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, en passant par Le Rouge et Le Noir de Stendhal. Ce livre est une ode à la Littérature avec un grand L. Les deux jeunes gens nous font part de réflexions vraiment intéressantes et qui méritent vraiment une attention particulière.

Ce livre a également le côté positif d’aborder le point – tragiquement tabouisé – de la mode de ne plus lire chez les jeunes générations. Ce point est abordé avec brio et donne à vraiment réfléchir.

Enfin, la fin est méritante pour un paragraphe consacré à elle. Comme dans la grande plupart des Nothomb, nous avons le droit à une fin absolument éblouissante et directe. Vraiment, ce roman s’achève sur une fin tragique, mais en même temps complètement pressentie – même si redoutée. Je ne saurais comment la décrire autrement que par le mot « foudroyante ». Une fin digne de la lignée des dénouements trash des livres d’Amélie Nothomb.

En bref, je ne crois pas qu’il y ait besoin de faire un gros compte rendu pour dire que j’ai tout simplement adoré ce roman, qu’il est un gros coup de cœur dans la lignée précise de ses prédécesseurs. Amélie est, et restera mon auteure favorite pendant encore très longtemps, et à jamais.

Citations :

« Nous vivions une époque ridicule où imposer à un jeune de lire un roman en entier était vu comme contraire aux droits de l’homme. Je n’avais que trois ans de plus que Pie. Pourquoi avais-je échappé au naufrage ? »

« Intarissable, la mère de mon élève se mit à me montrer les photos d’un nombre édifiant de tasses, soucoupes, assiettes, chocolatières, compotiers, qu’elle avait achetés à des familles plus illustres les unes que les autres. Le premier quart d’heure, je crus périr d’ennui. Le deuxième, je le souhaitai. »

« – Mon père est chef de gare à Marbehan. – Où ça ? – Marbehan, une petite localité des Ardennes où il est né. Son rêve était d’être chef de gare à Marbehan. Il a réussi sa vie. »

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