L’Heure De La Sensation Vraie – Peter Handke

Titre : L’Heure De La Sensation Vraie

Auteur : Peter Handke

Editeur : Folio

Nombre de pages : 153

Date de parution : 14/04/1988

4ème de couverture : Gregor Keuschnig, attaché de presse à l’ambassade d’Autriche à Paris, rêve qu’il a assassiné une vieille femme. D’un seul coup, au réveil, il sent qu’il ne fait plus partie de rien. Etranger au monde qu’il considère soudain comme pseudo-réel, il s’attache alors, pour le récupérer, à l’observer avec une scrupuleuse attention et à dresser un inventaire maniaque des lieux et des faits. Durant deux jours et une nuit, il arpente Paris et regarde, comme pour la première fois, les rues et l’agencement de son propre domicile, ses collègues, et les convives d’un dîner, sa maîtresse Béatrice. Il s’accroche autant à des détails – un bruit, une odeur – qu’à des évènements ordinairement marquants – telles la rupture avec sa femme Stéfanie ou la disparition de sa petite fille Agnès. Et le monde lui apparaît bientôt dans sa réalité profuse et secrète. Après le rêve, l’heure angoissée du réveil était donc celle de la sensation vraie.

Critique :

C’est avec l’ambition de mettre à exécution mon objectif de lecture des auteur.e.s ayant eu le prix Nobel de littérature que je me suis mis à chercher des livres de cet auteur autrichien, lui-même ayant reçu le Prix Nobel en 2019.

Dans ce roman, nous allons suivre durant quelques 153 pages un certain monsieur : Gregor Keuschnig. Il marchera durant plusieurs heures dans Paris et nous allons le suivre dans ce récit.

Ce Gregor se rapprochait à mon sens plus d’un quidam que d’une véritable personne. Un quidam est un certain individu. Il se rapproche plus d’un type que d’un vrai Monsieur ; et pourtant c‘est ce qu’il est ! Lorsqu’il marche, des heures – et jours – durant, lorsqu’il nous décrit Paris sous toutes les coutures, nous avons une plus haute tendance à se dire « Mais qui est ce type ? Et qu’est-ce qu’il fiche ? » plutôt que « Quel est cet honnête homme se promenant la nuit durant dans les parisiennes rues autant chaleureuses qu’austères ? ». Ce type est un homme, aussi simple que compliqué, mais lui ne pense qu’il est régné par sa simplicité. Je n’ai pas apprécié cela.

Aussi, ce livre n’est qu’un récit d’une déviance divagatrice de sa pensée. Gregor nous raconte ce qu’il voit, par où il passe, mais il nous conte tout autant des récits antérieurs de sa vie. A travers tout ce parcours physique (dans les rues de Paris) et mental, nous allons assister à une sorte d’épopée : une remise en question complète du personnage principal.

A vrai dire…je ne pourrais pas accentuer beaucoup plus la longueur de cet article, parce que…eh bien…j’ai trouvé ce livre vide. Mais pas vide comme l’est Moderato Cantabile de Marguerite Duras. Ce récit est vide parce que nous sommes plongés dans une sorte d’aventure qui ne nous sert à rien. Voilà tout. Il nous raconte sa vie, et nous raconte ses rues, mais nous n’en tirerons rien. Ce livre est un livre qui déballe juste la vie d’un personnage quelconque parce qu’il parcourt les rues de Paris.

A vrai dire, j’hésite à penser que ce roman n’était juste qu’un prétexte pour l’auteur pour raconter ce qu’il a vu lors de son voyage à Paris lors de l’été et l’automne 1974.

Mais bon, voilà. Pour moi, ce roman n’était pas fait pour moi. Je n’ai pas apprécié le concept, ni la manière dont cela fut raconté.

Citations :

« Qui a déjà rêvé être devenu un meurtrier et ne continuer sa vie habituelle que pour la forme ? »

« Il alla de-ci de-là dans l’appartement, ramassa des objets pour les ranger et les remit, quelque temps après, au même endroit. Il marchait, hésitait, tournait sur lui-même et songea, tout à coup, qu’à force d’être désemparé et mal dispos, il en finissait par exécuter une sorte de danse ! – Il ne pouvait plus passer devant un miroir, sans s’y contempler. Dégoûté, il se détournait de l’un pour se revoir dans le suivant. Je danse vraiment, pensa-t-il. S’imaginer cela, lui permit, au moins, de se déplacer d’un bout à l’autre à travers les pièces obscures. »

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