Honoré Et Moi – Titiou Lecoq

Titre : Honoré Et Moi

Auteure : Titiou Lecoq

Note : 17/20

Editeur : Le Livre de Poche

Genre : biographie

Sous-genre(s) : économique // biographique // autobiographique // historique

Mise en situation : Au gré d’une visite du musée Balzac à Passy, près de Paris, l’auteure nous délivre un récit biographique sur toute la vie de Honoré de Balzac.

Critique :

Titiou Lecoq est une journaliste et essayiste très en vogue depuis quelques années, j’ai vu passer plusieurs de ses textes qui m’ont donné envie de découvrir son travail. Sa biographie sur la vie (entière, mais surtout pécuniaire) de Honoré de Balzac était son texte qui m’inspirait le plus, depuis sa publication en format broché. J’ai eu l’occasion de le lire car la maison d’édition me l’a gracieusement envoyé. A travers quelques chapitres assez longs mais parfaitement lisibles, la vie de Balzac est totalement abordée : tous ses choix de vie, ses amours, ses liaisons… On y fait la connaissance de Eve Hanska, la très fameuse figure d’Albertine de Balzac, on apprend aussi à connaître Mme Balzac, mère de l’auteur, avec laquelle il aura des tensions jusqu’à sa mort. Je ne saurais pas trop en dire car il n’y a pas d’histoire à proprement parler – outre la sienne – et que je ne peux juger que la façon dont celle-ci a été racontée. En parlant de la narration, elle est très jeune, parfois comme oralisée, avec des tournures étranges et peu communes dans les biographies habituelles ; on sent bien qu’il n’y a pas le même public que celui ciblé habituellement, que le métier de base de l’auteure n’est pas le même que les biographes, etc. Mais c’était assez agréable de lire quelque chose d’aussi sérieux sur un ton qui l’était aussi peu ! C’était bien agréable d’enfin lire quelque chose qui ne prenait pas la tête. L’auteure maîtrisait son sujet, elle était absolument documentée et c’était agréable de lire une biographie qui tenait la route bien qu’aussi jeune. Pendant des mois, l’auteure a lu des ouvrages de l’homme ciblé, des biographies, des correspondances, des retours d’expérience, et toute cette documentation s’est bien ressentie dans le texte ; on retrouve énormément de références à des romans et nouvelles de Balzac, des figures de proue, des dates, et j’en passe. Grand travail effectué ici. Mais je pense surtout que le talent de Titiou Lecoq était d’avoir réussi à faire éprouver des sentiments pour un si grossier personnage : aux mœurs bien légères, volage, dépensier, d’une extrême mauvaise foi et d’une confiance en soi telle qu’elle occultait tout le reste – et évidemment, avec la confiance en soi vient l’amour de soi et son estime bien trop propre de lui-même. L’auteure raconte le récit d’une façon si amusante qu’on ne peut se rendre compte de la désagréabilité de l’être qu’avec le recul et le livre fermé. Par un esprit de liberté et un aspect totalement visionnaire, Honoré de Balzac s’est attiré les foudres de la terre entière, que ce soit les critiques l’ayant pourri pour chaque ouvrage et chaque pièce de théâtre, ses lecteurs criant à l’outrage des bonnes mœurs et des bons usages (car Honoré de Balzac est un auteur détesté, notamment de par ses merveilleuses idées et fondements de pensées révolutionnaires concernant la place, le rôle des femmes dans les textes), ses créanciers concernant l’état de ses cahiers de comptes déplorables de l’accumulation de milliers de francs de dettes, sa mère hurlant contre son mauvais comportement, ou encore ses amantes pleurant sur leur sort. C’était un texte regorgeant de nombreuses figures, et d’une haine sans fond. C’était très intéressant de découvrir cette figure tant en vogue à son époque mais si peu appréciée, et comment il a fait de sa vie une vie d’art et d’argent – il a été le premier, après tout, à voir en l’Art un moyen monétaire.

La vie de Honoré de Balzac n’était pas facile, et ce texte m’a fait me poser beaucoup de questions sur nos rapports à l’argent, l’évolution de la richesse et des gestions de biens au fil du temps… C’était quelque chose de très amusant à lire, qui m’a enrichi, tout en restant sans prétention. J’ai adoré découvrir la vie ô combien misérable mais pleine de confiance de cet homme légendaire.

4 commentaires sur « Honoré Et Moi – Titiou Lecoq »

  1. J’ai découvert Titiou Lecoq avec son essai féministe « Libérées » et j’ai beaucoup aimé sa manière de raconter. Donc j’ai bien envie de tenter cette biographie de Balzac, qui a l’air amusante comme tu dis et informelle 🙂

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