La Mare Au Diable – George Sand

Titre : La Mare Au Diable

Auteure : George Sand

Note : 17/20

Editeur : Folio

Genre : roman

Sous-genre(s) : pastorale // sentimental // de terroir

Mise en situation : Germain est un jeune veuf de 28 ans qui s’ennuie depuis le décès de sa femme. Il se morfond, il s’épanche. Son ancien beau-père, le père Maurice, père de la défunte, lui préconise de se trouver une nouvelle femme au plus vite avant qu’il devienne trop vieux pour être repris. Il va se mettre sur le chemin vers une potentielle prétendante du village voisin, avec la petite Marie qui – elle – doit se mettre en quête d’un nouveau maître pour qui elle pourrait être la nouvelle servante. Sur le chemin, d’étranges choses se passeront, et des liens se changeront.

Critique :

Le roman de George Sand est connu de tous temps, mais jamais il n’est tombé entre mes mains approximant le monde des classiques. Après avoir découvert – pour les cours – ses peu fameuses Lettres D’Un Voyageur, ainsi que son roman total nommé Les Beaux Messieurs De Bois-Doré, je n’ai plus à la subir obligatoirement ; du coup je me décide de l’approcher par mes propres volontés. La Mare Au Diable semblait être le choix le plus évident. C’est par un très court roman que George Sand se donne la mission de nous faire découvrir un monde particulier : son monde, où du moins son monde physique et géographique, celui du Berry, de la campagne, des fermiers et des berrichons. Au début du texte, dans un chapitre évident, elle place toute une réflexion sur la part de l’auteure à raconter de tels évènements quand ils lui sont connus de connaissance, mais étrangers de pratique : ici, le monde des berrichons et des paysans, elle le connaissait puisqu’elle habitait en plein dedans, mais elle n’avait pas les mêmes pratiques car elle était La grande dame de sa ville – bien qu’elle tînt parfois des activités digne d’un grand homme. Ainsi, devait-elle conter les évènements comme une femme importante qui regardait les évènements d’un œil externe ? ou bien devait-elle transfigurer les figures et se placer elle-même comme une berrichonne natale ? La réflexion est très intéressante et bien expliquée, j’ai aimé. J’ai aussi apprécié le récit qui suivait : la langue berrichonne typique n’était pas si complexe que cela à comprendre bien qu’on pouvait en figurer des récurrences et usages communs (la présence grossière et déformée des « petits » renfonce une idée adorable et minimale du récit, un vrai facteur hypocoristique d’appréciation pour mon cas). Les personnages sont touchants. Germain m’a inspiré une petite pitié car il n’est qu’amour dans sa vie, d’abord pour sa femme, puis pour son fils, et ces amours restent pour toujours, j’ai aimé l’idée de sa quête d’un amour complémentaire d’une nouvelle femme, et non d’un amour remplaçant. Et la Petite-Marie était si adorable, avec un esprit déjà bien déterminé ! c’était en comptant sur George Sand pour nous donner un personnage féminin qui essaie de prendre sa vie en main avec des avis bien tranchés et parfois cruels, n’en faisant qu’à sa tête, et intelligente. La dernière partie du récit m’a bien moins inspiré cependant : il a trouvé une fin parfaite, mais l’auteure a rajouté en appendice quelques scènes qui n’étaient pas nécessaires à mon goût : toute la science sociale du mariage et de son exercice dans le Berry dans XIXe siècle ne m’a pas intéressé le moins du monde. Je l’ai lue très rapidement, mais pour moi tout l’intérêt du livre se tient dans son corps principal.

George Sand livre en ce court roman une critique de la pratique maritale et des grands préceptes paysans dans un cadre bien connu : son bon Berry du XIXe siècle. Là où la mare au diable joue un rôle absolument minime mais principal, c’est quand on passe en son sein que les questionnement s’arrêtent, et c’est au gré des rencontres que les idées s’éclaircissent. Une pastorale notable !

Un avis sur « La Mare Au Diable – George Sand »

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