Un Saint Homme – Anne Wiazemsky

Titre : Un Saint Homme

Auteure : Anne Wiazemsky

Note : 16/20

Editeur : Gallimard

Genre : roman

Sous-genre(s) : contemporain // autobiographie // religion // métalittéraire

Mise en situation : Anne Wiazemsky a autrefois été une jeune fille ayant fait connaissance ave un prêtre nommé Père Deau. Ce prêtre lui aura légué une passion forte pour la littérature car il était son professeur de français au lycée à Caracas, au Venezuela. Mais après s’être perdus de vue pendant plusieurs années, il reprend contact avec elle. Leur amitié reprendra sur les terres de l’âge adulte.

Critique:

Ce texte est le dernier roman de son auteure, Anna Wiazemsky, petite-fille de Françoise Mauriac, épouse de Jean-Luc Godard, actrice, réalisatrice et écrivaine de renom, qui est décédée quelques mois à peine après la publication de ce texte. C’est par ce texte que je fais connaissance avec cette personnalité importante du paysage artistique français et politique français. Ce livre est un véritable et touchant hommage effectué envers un ami de longue date au statut si important que la cordialité se présente fondamentale dans leur lien. A quelques reprises, Père Deau a proposé d’atténuer cette distance cordiale, mais Anne a toujours refusé, signe de respect et de mise en distance pour offrir un plus grand profit. Cette relation est émouvante à lire car là où celui-ci est catholique pratiquant, elle est athée, et alors nous avons donc un discours très intéressant sur la prise sur soi de ses opinions, la compréhension et l’acceptation des croyances d’autrui, et le respect de la divergence d’idées. C’était quelque chose d’intéressant et d’émouvant à lire. L’un des meilleurs points de ce livre restera cependant le discours porté sur la vie d’écrivain mené par Anne Wiazemsky lors de ses entrées dans le monde littéraire. Nous passons par la parution de ses trois de ses écrits au fil des ans, ainsi qu’un documentaire qu’elle a effectué sur Les anges du péché de Robert Bresson. Ainsi il y a la présence de séances de dédicaces avec discours soutenus par le Père Deau, toujours, mais il y a tout autant la mention des sacrifices qu’elle a dû effectuer pour mener sa carrière, avec des remises en place des amitiés, ou encore la distance prise avec l‘environnement familial. C’était très intéressant et parfois fatal, j’ai beaucoup aimé ce point en surbrillance. Je trouve vraiment un signe en ce livre : il a été relaxé publiquement dans les mains des lecteurs quelques mois avant le décès de son auteure, et ce livre est un hommage poignant et plein de respect envers la personne qui a su déceler en elle le don de l’écriture, le don de la création, le don de la littérature. C’est presque comme un dernier souffle, ce texte : comme quelques derniers mots avant la mort, et ceux-ci sont adressés à quelqu’un qui lui fut son ami de longue date. Peut-être son ami envers qui elle fut la plus proche par le plus pur des moyens : la littérature.

J’ai bien apprécié ce livre, un bel hommage à un ami perdu. Le prêtre dont il est question dans ce roman autobiographique a donné la passion du livre à l’auteure, il est donc instigateur prémonitoire de sa carrière littéraire. Le fait que ce texte soit un si touchant hommage et qu’il soit publié près de quelques mois avant le décès de son auteure le fait résonner comme un remerciement final.

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