Petit Déjeuner Chez Tiffany – Truman Capote

Titre : Petit Déjeuner Chez Tiffany

Auteur : Truman Capote

Note : 15/20

Editeur : Folio

Genre : nouvelle

Sous-genre(s) : romance // comédie // contemporain

Mise en situation : Le narrateur va s’installer à un bar, et discute acte d’état civil le gérant, son ami, Joe Bell. Celui-ci va lui montrer des photographies d’un statuette qui lui rappelle franchement une ancienne amie à eux : Holly Golightly. Alors ses souvenirs fusent, il se revoie, lui, fou d’elle, folle, belle, délicieuse et extravaguantement encline à la fête.

Critique :

Ce recueil est composé d’une première nouvelle, donnant son nom au livre en lui-même, Petit Déjeuner Chez Tiffany, et narre une relation entière : celle de Holly Golightly et du narrateur, un écrivain. Elle est cette fameuse nouvelle ayant donné titre au célébrissime film avec Audrey Hepburn (Breakfast at Tiffany’s ou Diamants sur canapé pour la version française). Pour vous dire la vérité, je ne savais même pas que ce film était tiré d’une nouvelle – de Truman Capote qui plus est. Quelle bonne initiative ai-je alors pris de la lire avant de voir le film (que je n’avais jamais vu, de plus). Je dois dire que j’ai été assez surpris de voir à quel point l’histoire et le texte étaient agréables, simples et plaisants. Les personnages ne sont pas très prononcés, excepté Elle, bien sûr. Holly Golightly, nom complet utilisé car je ne pourrais me permettre d’appeler une telle femme que par son nom, est un personnage tellement fracturé, qui a tellement vécu, qui a tellement perdu, qu’il serait impossible de rester de marbre face à son passé cassé, son présent simulé et sa destinée provoquée. Son traitement a été des plus compliqués, si bien qu’elle a essayé de se fabriquer une vie factice qui l’a bien vite rattrapée. L’entente est touchante entre le narrateur et elle ; ils sont comme des amis proches, mais la distance entre eux montre le respect et l’acceptation. Il y a néanmoins quelques points qui m’ont quelque peu chagriné lors de ma lecture : déjà les descriptions et détails parfois régressistes qu’utilisait l’auteur pour décrire les femmes et les étrangers, je les ai trouvés d’ancien temps, bien normal, mais encore ils étaient légers par rapport à d’autres textes de l’époque. Et puis certains passages étaient assez longs, et m’ont fait frôler l’état statuaire de l’ennui, et ça m’a un petit peu freiné lors de ma lecture pleine de volonté.

Ce livre est un recueil de nouvelles, et bien que je n’aime pas ce genre littéraire, la première me fut assez agréable car elle était si longue qu’on aurait pu dire d’elle qu’elle était un roman court. Mais suite à celle-ci apparaissaient trois autres extrêmement courtes, une vingtaine de pages à peine pour chacune. Je ne risquais pas de pouvoir les aimer, d’autant plus que leurs noms étaient La maison de fleurs, La guitare de diamants et Un souvenir de Noël – je ne pourrais décrire mon dédain que par le nom de ces petits nouvelles qui ne m’inspiraient rien d’autre qu’un sentiment niais à leur égard. La première nouvelle se révèlera être une charmante petite nouvelle, froide et remplie de violences en tout genre qui m’aura marquée. La seconde nouvelle, elle, m’a été plus que désagréable, n’arrivant pas à m’intégrer à ces personnages issus du milieu carcéral. Et enfin, le Souvenir de Noël ne raconte rien de moins qu’un, vous l’aurez compris, souvenir de Noël ; et celui-ci aura été assez sympathique, frais et triste de nostalgie, mais sans vraiment trouver en moi un lecteur comblé et satisfait.

Ce recueil de nouvelles ne vaut le coup d’œil que pour sa première composante, donnant nom au livre, je pense. Là où celle-ci est touchante, amusante et flagrante de poéticité, révèle un comportement maltraité depuis de nombreuses années, feu follet en liberté, et mérite d’être lue, les autres nouvelles sont d’un ennui et d’une fraicheur qui m’ont semblé presque dissonantes avec la première.